Rédacteur : Maxime Pargaud
Vénus, une figure actuelle de la beauté universelle
Comment ne pas succomber aux charmes de Vénus ? Aussi connue sous le nom d’Aphrodite dans la mythologie grecque, Vénus use de sa grande beauté pour séduire les Dieux comme l’étymologie de son nom latin uenerarile traduit. Elle est une inspiration majeure pour les arts : peintres et sculpteurs n’ont cessé de l’honorer depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Figure centrale de la mythologie, elle porte des valeurs d’émancipation et de célébration de toutes les formes de beauté qui résonnent de modernité.
Déesse de l’amour… et de la fertilité ?
Parmi les représentations éternelles de Vénus, Botticelli met en scène en 1484, La Naissance de Vénus. Outre l’aspect virginal et sensuel de cette œuvre iconique, la vitalité des éléments naturels est célébrée par la présence des divinités Zéphyr et l’Heure céleste du Printemps. Si Cérès, la déesse des moissons est absente de la composition, ce tableau monumental est une ode à la fertilité des corps comme des terres, et aux divines proportions de la nature. Comme de nombreuses divinités issues de la mythologie, la naissance de Vénus est intrinsèquement liée aux Éléments et donc, à l’harmonie nécessaire entre les choses de la Terre et les hommes qui en sont le fruit. Au-delà du coquillage qui l’a vu naître, Vénus serait-elle née avec la main verte ?
Vénus, icône pop et féministe
Elle est en tous cas une icône de la pop culture, en tant que premier symbole du “sex appeal”. Muse du Velvet Underground, émanation du pygmalion de la Factory Andy Warhol, Vénus assume une nudité puissante. Elle est la pleine expression de la féminité. En cela, Vénus est considérée comme une figure importante du féminisme que Katy Perry et Lady Gaga n'hésitent pas à citer dans leurs chansons.
Le mystère Vénus en plein Paris
Si le Da Vinci Code a porté, le temps d’un roman, l’enquête mystico-artistique en plein cœur de Paris, La Vénus de Milo, pensionnaire du Louvre, n’est pas dénuée de mystères. C’est même une part indissociable de son charme. Trois siècles après la découverte de cette sculpture en marbre, cette Vénus continue de déchaîner les passions. On ignore le nom de son auteur, la position de ses bras amputés est toujours débattue et l’énigme du collier arraché n’a pas été résolue. Son destin est intimement lié à Paris. Arrivée au Louvre en 1821, seulement un an après sa découverte sur l'île de Milos, elle ne quittera plus jamais le célèbre musée parisien à cause de sa fragilité. Si l’image de la Parisienne “so chic” continue de faire la Une de la presse fashion, Vénus ne serait-elle pas à l’origine du véritable mythe de la Parisienne ?
Vénus Noire, symbole émancipateur
Tout l’attrait contemporain de la figure de Vénus tient au fait qu’elle n’a cessé de se réinventer sous diverses incarnations au cours des siècles. L’une des plus emblématiques et controversées est la figure de la Vénus dite “hottentote”, ou “Vénus Noire”. Ce surnom avait été ironiquement attribué à Saartje Baartman, native d’Afrique du Sud et esclave exhibée dans toute l’Europe au début du XIXe siècle pour son fessier plantureux. Étudiée comme un spécimen de laboratoire jusqu’à sa mort, sa dignité lui sera rendue en 2008, avec la restitution de ses restes à l’Afrique du Sud. Elle est devenue un symbole puissant des luttes antiracistes et émancipatrices. Sa beauté est aujourd’hui célébrée, rendant à Saartje son caractère de Vénus, dans la pleine acception du terme.